1ER OBJET D'ÉTUDE : LA POÉSIE. Texte 1
Texte 1 Nicolas Boileau, "Les embarras de Paris" En quelque endroit que j'aille, il faut fendre la presse Satire VI (extrait, orthographe modernisée) Lecture analytique Introduction 1960, on imagine un Paris sale & Nauséabond. > Boileau fait la satire de Paris. Hypothèse de lecture: En quoi ce texte est-il une critique amusée de la grande ville, à travers un texte poétique ? I) La description de la ville & de ses habitants. 1) Le cadre -Une ville anonyme -Une ville bestiale -Une ville qui tue 2) L'agitation ... II) Talent poétique 1) Exagérations -Moins de rien, plus de mille -Allitérations -Ville dénaturée -Gradation dans les chiffres -Pléonasme : fardeau pesant -Les sens sont mis en avant 2) Héroïcomique Les dangers de la ville > Tragédie Conclusion Ce texte montre le talent d'observateur pictural de Boileau. Ouverture: On se moque de la ville aujourd'hui encore.
D'un peuple d'importuns qui fourmillent sans cesse.
L'un me heurte d'un ais dont je suis tout froissé ;
Je vois d'un autre coup mon chapeau renversé.
Là, d'un enterrement la funèbre ordonnance
D'un pas lugubre et lent vers l'église s'avance ;
Et plus loin des laquais l'un l'autre s'agaçants,
Font aboyer les chiens et jurer les passants.
Des paveurs en ce lieu me bouchent le passage ;
Là, je trouve une croix de funeste présage,
Et des couvreurs grimpés au toit d'une maison
En font pleuvoir l'ardoise et la tuile à foison.
Là, sur une charrette une poutre branlante
Vient menaçant de loin la foule qu'elle augmente ;
Six chevaux attelés à ce fardeau pesant
Ont peine à l'émouvoir sur le pavé glissant.
D'un carrosse en tournant il accroche une roue,
Et du choc le renverse en un grand tas de boue :
Quand un autre à l'instant s'efforçant de passer,
Dans le même embarras se vient embarrasser.
Vingt carrosses bientôt arrivant à la file
Y sont en moins de rien suivis de plus de mille ;
Et, pour surcroît de maux, un sort malencontreux
Conduit en cet endroit un grand troupeau de boeufs ;
Chacun prétend passer ; l'un mugit, l'autre jure.